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27 Septembre 2021

Stress et anxiété: comment affronter sa mi-session?

La mi-session frappe à la porte. Il est tout à fait normal d'avoir le vertige, mais il existe des façons d'en prendre soin et de le contrôler. On a d'ailleurs profité de la saison des examens intra pour discuter de stress et d’anxiété de performance avec Dania Ramirez, psychologue depuis 25 ans aux Services à la vie étudiante.

Dania est psychologue en soutien à l’apprentissage en plus d’être coordonnatrice de son équipe composée de neuropsychologues, d’orthopédagogues et de psychologues. Elle se spécialise, entre autres, en prévention du stress et de l’anxiété de performance, et dans le traitement du TDAH chez l’adulte. Elle met aussi sur pied, des programmes pour promouvoir la santé mentale et le bien-être. Elle exerce également son métier en pratique privée et apporte du soutien dans le cadre d’émissions télévisées.

«Tout le monde vit du stress à l’approche d’examens ou de remises de travaux importants, ce qui ne nous empêche pas de fonctionner. L’anxiété de performance, elle, peut venir accompagnée de plus grands défis.»

Pour Dania, il est super important de distinguer ces deux éléments qu’on confond parfois.

Parlons-en. Qu’est-ce que l’anxiété de performance?

«L’anxiété est une tendance à anticiper des scénarios catastrophiques. L’anxiété de performance, elle, comme son nom l’indique, est liée à notre performance. Les personnes anxieuses souhaitent tellement performer que quand leurs standards ne sont pas atteints, cela devient vite tragique. Dans un contexte d’examens intra, cette personne va anticiper tous les scénarios tragiques possibles... jusqu’à parfois s’imaginer qu’elle échouera complètement sa session et finira par se retrouver sans aucune ressource financière…»

Dania explique l’effet domino de l’anxiété qui se vit parfois de la manière suivante chez la communauté étudiante: on s’imagine qu’on va couler un examen, puis son cours, sa session, qu’on n’obtiendra pas son diplôme et donc, qu’on va se retrouver sans le sou et sans logement. Elle précise aussi que l’anxiété de performance va au-delà du cadre scolaire et qu’elle peut se vivre dans toutes les sphères de notre vie: sociales et professionnelles y comprises.

Et si on creusait. Quelle est la différence entre le stress et l’anxiété de performance?

«Le stress se rattache à un événement extérieur, comme la mi-session, qui vient menacer notre équilibre et notre bien-être. L’anxiété, elle, s’explique principalement comme étant l’appréhension de quelque chose. En gros, la personne stressée ne se fera pas forcément de scénario catastrophique à l’approche des examens et des remises de travaux alors que la personne anxieuse de performance, elle, s’imaginera toujours le pire. Le stress ne nous empêche pas nécessairement de fonctionner alors que l’anxiété de performance, elle, peut avoir un impact sur le fonctionnement de la personne.»

Un être humain peut-il contrôler son stress ou son anxiété ?

«Tout à fait! Toute personne, mis à part si elle a un trouble anxieux ou un problème de santé mentale qui est grave, est programmée pour pouvoir s’autoréguler et gérer ses émotions. Pour être en mesure de réduire son stress ou son anxiété, la première chose à faire est de le reconnaître. En psychothérapie, on va notamment aider la personne à être en contact avec son corps pour qu’elle puisse comprendre son stress ou son anxiété, comprendre d’où il vient et pourquoi il s’exprime comme cela.»

Quels conseils donnerais-tu aux personnes qui vivent beaucoup de stress?

«J’ai trois conseils pour ces personnes. Le premier est un classique: il faut s’occuper de soi et de son hygiène de vie en s’assurant de dormir assez, de bien manger et de bouger suffisamment. Cela ne veut pas dire qu’il faut s’ajouter une pression de faire de grandes activités sportives, loin de là. Marcher trois fois par semaine peut être suffisant.

Le second, lui, concerne l’organisation et la planification de son temps. On vit dans une société où on nous a appris à vouloir faire beaucoup de choses en même temps, mais il faut se rendre à l’évidence qu’on ne peut pas tout faire. Il faut savoir faire des choix. Si tout ce qu’on souhaite faire ne rentre pas dans notre semaine, on n’a pas le choix de se ramener à ce qui est le plus important pour soi.

Finalement, il faut accorder une attention particulière à ses pensées pour les rendre plus réalistes. Il peut être utile d’en parler à une personne externe, ce qui va souvent aider à relativiser les choses… Il n’est pas nécessaire de se mettre la pression de tout régler par soi-même, sans soutien de l’entourage.»

Et comment peut-on bien se préparer à affronter sa mi-session tout en prenant soin de soi?

«Il est super important de savoir doser ses attentes, d’être réaliste et d’organiser son horaire. Une personne anxieuse ou très stressée qui arrive à organiser son horaire de manière saine va pouvoir passer à travers cette période anxiogène. Au bout du compte, organiser son horaire, c’est un peu faire un test de réalité. Mon conseil pour les étudiants et étudiantes serait donc de faire ce test pour évaluer combien de temps ils et elles ont à accorder à l’étude et d’organiser leur horaire pour garder un équilibre entre leurs différentes sphères de vie.»

Parlant de temps. Combien de temps devrait-on étudier pour un examen?

«Cela dépend de plein de facteurs: la pondération accordée à un examen, le mode de vie d’une personne, son degré d’assimilation de la matière et plus. Ce que je peux dire par contre, c’est qu’il est important de faire la part des choses et de se rappeler qu’un examen qui vaut 10% dans une session vaut encore moins dans une vie.

Autrement, je dirais que quand on doit lire trois fois la même phrase pour l’assimiler, c’est signe que notre temps raisonnable d’étude est dépassé et qu’il faut laisser l’étude de côté pour faire autre chose. Rappelons-nous aussi que la fatigue est l’une des sources d’erreur les plus importantes lors d’un examen et pour cette raison, je recommande toujours de prioriser une bonne hygiène de vie, quitte à diminuer un peu son temps d’étude pour avoir un plus grand espace mental de disponible et donc pouvoir mieux se concentrer sur son examen ou son travail de mi-session.»

Si tu es l’une des personnes qui ressentent du stress ou de l’anxiété à l’approche de la mi-session, sache que tu es tout sauf seule et qu’il existe un tas de ressources sur le campus pour t’aider.