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10 Novembre 2021
Pour la majorité des gens, la consommation d’alcool ou de drogue est occasionnelle ou à usage récréatif et n’entraîne pas de problème. Mais la dépendance et l’abus de substances sont plus sournois qu’on ne le croit et peuvent prendre beaucoup de place dans la vie des personnes aux prises avec ces troubles. C’est pourquoi nous présentons 5 mythes au sujet des dépendances*.
1. «Il est simple d'arrêter de consommer»
La réalité, c’est que ce n’est pas si simple. Cesser la consommation de substances dans un contexte de dépendance ne se fait pas en claquant des doigts. Selon aidedrogue.ca, « [l]a dépendance se traduit par un besoin irrépressible et incontrôlable de consommer une substance ou d’effectuer certaines actions. Lorsque ce besoin est assouvi, il procure un certain plaisir. Au contraire, lorsqu’il ne l’est pas, il crée un sentiment de manque (craving) dont les conséquences peuvent être plus ou moins importantes selon le niveau de dépendance auquel la personne est confrontée. » C’est ce fameux manque ajouté au plaisir qu’une personne peut retirer lorsqu’elle est sous l'influence de substances qui explique qu’il soit si difficile d’arrêter de consommer.
2. L’abus ou la dépendance ne concerne que la personne qui consomme
Les conséquences négatives de l'abus et de la dépendance concernent autant la personne qui consomme que son entourage et peuvent être nombreuses et de différentes gravités. Des tensions relationnelles peuvent notamment s'installer entre la personne qui consomme et son entourage. Petit à petit, cela peut mener à son isolement.. Elles peuvent également affecter des personnes qui seraient inconnues de la personne dépendante.
3. « Boire beaucoup, mais peu souvent n'a pas de conséquence négative »
La réalité est que de se « saouler » une fois par semaine de manière répétée, est non seulement considéré comme un abus de substances, mais est également reconnu comme étant une consommation dite problématique. Une personne qui abuse de certaines substances ne consomme pas forcément tous les jours, mais lorsqu’elle le fait, comme pour célébrer la fin d’une session ou une occasion spéciale, cela implique souvent de grandes quantités et, parfois, des mélanges de substances.
Même si cela ne relève pas nécessairement d’une dépendance, la consommation d’alcool ou de drogues de façon excessive peut entraîner divers effets indésirables. On peut notamment penser à de la difficulté à fonctionner dans ses études ou au travail, à des répercussions dans les relations interpersonnelles ou des problèmes liés à la santé.
4. Les personnes qui abusent de substances en sont responsables
Le fait est que les dépendances sont difficiles à contrôler et n’émanent pas d’un manque d’efforts ou de volonté de la personne. De nombreux facteurs peuvent pousser une personne à vouloir consommer ou l'empêcher d'arrêter. Ces facteurs, sans s'y limiter, peuvent être psychologiques (recherche de plaisir, gérer le stress, se détendre, réduire sa timidité, etc.), physiques (prédispositions, symptômes de sevrage, etc.) ou sociaux (pression sociale, conformité, façon dont les proches font l’usage de ces substances, etc.).
5. Avoir un problème de consommation, ce n’est pas une raison pour consulter
Toutes les raisons sont bonnes pour demander de l’aide. D’ailleurs, il se peut que la dépendance ou l’abus de substances cache de plus grands problèmes et ne soit que le symptôme d’une plus grande détresse. C’est pourquoi la consultation auprès de personnes professionnelles de la santé ou auprès d'organismes spécialisés pour les problèmes de dépendances est si importante.
Parce que la rémission d’un trouble de dépendance peut comporter des hauts et des bas, il ne faut pas hésiter à faire appel aux ressources en place pour s’en sortir.
*Notons que même si les cas de figure principalement utilisés dans cet article sont en lien avec l’alcool et la drogue, les troubles de dépendance peuvent aussi toucher, sans s’y limiter, les jeux d’argent et de hasard, l’activité sportive, le sexe, les technologies, la consommation, l’alimentation et la dépendance affective.