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02 Novembre 2021

3 façons d’ouvrir la discussion sur le suicide

Ouvrir une discussion sur le suicide peut d’abord sembler inconfortable, mais il faut nous rappeler qu’elle traduit avant tout notre inquiétude pour une personne de notre entourage. Comme il s’agit d’un sujet délicat, voici quelques façons d’entamer la discussion.

Avant de poursuivre la lecture de cet article, voici plusieurs ressources pour du soutien immédiat.

On ne se sent pas toujours suffisamment outillé ou outillée pour venir en aide à quelqu’un qui pourrait avoir des idées suicidaires. Pourtant, les seuls véritables outils dont vous avez besoin dans une telle situation sont l’écoute, l’ouverture et la bienveillance.

1. Partager ses inquiétudes

Expliquer à une personne de son entourage qu’on se fait du souci pour elle et qu’on s’inquiète de son comportement ou de ce qu’elle dit peut être un bon moyen d’ouvrir la conversation. Un simple « J’ai l’impression que tu vas moins bien ces temps-ci » ou « Depuis ta rupture amoureuse, j’ai remarqué que tu nous parlais moins » a tout pour faire du bien. Lorsque vous exprimez vos inquiétudes, appuyez-vous sur des faits observables: cela peut être des excès de colère, une baisse d’hygiène de vie ou de l’isolement. De cette façon, vous pourrez mieux formuler vos préoccupations.

2. Encourager la personne à se confier

Si vous connaissez bien la personne, vous pouvez identifier une situation stressante pour elle : « Je sais que ton déménagement te donne du fil à retordre. Veux-tu m’en parler? » ou adopter une approche plus générale : « Je m’inquiète pour toi. Est-ce que tu vis quelque chose de difficile en ce moment? » L’important ici, c’est de créer un climat sain où la personne se sentira en confiance pour parler. N’hésitez pas à la remercier de vous faire confiance à la fin de votre discussion pour l’inciter à s’ouvrir de nouveau. Si cette personne ne se sent pas à l’aise, faites-lui simplement savoir que vous demeurez disponible si elle ressent le besoin de parler éventuellement.

3. Parler directement du suicide

C’est vrai que ce n’est pas facile, mais si vous pensez réellement qu’une personne proche de vous le considère ou pourrait le considérer, il faut en parler. N’hésitez pas à nommer les choses telles qu’elles sont : « Est-ce que cette situation t’amène à avoir des idées suicidaires? » Vous pouvez également l’amener à clarifier ses propos : « Quand tu dis qu’on serait mieux si tu n’étais pas là, est-ce que ça veut dire que tu penses au suicide? » C’est normal d'appréhender sa réponse, mais c’est la bonne chose à faire pour l’aider à aller mieux. 

Si la personne confirme qu’elle songe au suicide : 1-866-APPELLE

Si la personne ne pense pas au suicide, mais qu’elle vit une situation difficile : www.suicide.ca

« Et si c’est quelqu’un que je ne connais pas beaucoup? »

Les personnes qui ont besoin d’aide ne sont pas nécessairement des personnes proches de vous. Que ce soit un chargé ou une chargée de cours, un membre de la communauté étudiante ou bien tout simplement un collègue de qui vous n’êtes pas particulièrement proche, vous pouvez adapter votre approche pour offrir votre aide.

Parfois, une personne a tout simplement besoin de savoir qu’elle n’est pas seule. Dans un cas comme celui-ci, vous pouvez lui demander comment elle va et vous intéresser un peu plus à elle. En lui permettant de s’ouvrir sur ce qui se passe dans sa vie, vous serez ensuite en mesure de lui faire savoir que votre porte est ouverte si elle ressent le besoin de parler davantage. Cela peut être aussi simple qu’un « Je sais que ce n’est pas toujours facile de jongler entre les études, le travail à temps partiel, les implications et les relations, mais je suis là si tu veux discuter » ou « On n’a pas souvent l’occasion de parler, mais n’hésite pas à m’écrire ou à m’appeler si tu as besoin d’une oreille. »

Quelques pièges à éviter

À trop vouloir bien faire, il nous arrive de tomber dans quelques pièges. Notamment, celui de nous négliger dans une situation du genre. Si vous prenez soin d’une personne proche qui a des idées suicidaires ou qui est en détresse psychologique, c’est tout à fait normal que cela vous atteigne, voire vous épuise.

Pour demeurer disponible pour cette personne, vous devez aussi prendre soin de vous. Il existe d’ailleurs des ressources qui peuvent vous accompagner et vous donner d’autres trucs pour soutenir la personne de votre entourage. Vous pouvez également indiquer à cette personne les limites de ce que vous pouvez faire pour l’aider et l’inviter à consulter des ressources professionnelles.

De plus, il se peut que cette personne vous demande de ne rien dire de ses confidences. Il vaudrait mieux ne rien lui promettre sur ce point. Évidemment, ici, on ne parle pas de partir des rumeurs ou d’en parler à tout son entourage, mais bien de se tourner vers des personnes-ressources en santé mentale, par exemple. Cela peut aussi être lourd de porter ce secret à vous seul ou seule.

En somme, si parler de suicide peut d’abord nous mettre inconfortable, passer cette barrière s’avère nécessaire pour le prévenir. Tout le monde a des bas, et si c’est votre cas ou celui d’une personne de votre entourage, il existe de multiples ressources pour vous soutenir.

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